Bikerafting le long de la Carretera Austral, Chili
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Une aventure épique en packraft et vélo.
1180km à vélo - 360km en packraft - 30 jours de route, de Puerto Montt à El Chaltén!
Guest Post by Alexandre Gorski
J’ai découvert le Packrafting par hasard, il y a quelques années, en tombant sur une vidéo : des potes remontant une rivière à vélo, traversant les montagnes et les forêts, transportant avec eux des petits rafts gonflables ultralégers qui allaient leur permettre de décupler leurs sensations en redescendant, sur l’eau, vers leur point de départ… et j’étais sur le cul… j’avais enfin trouvé un super moyen de pimenter mes aventures.
J’ai toujours été plutôt un randonneur, mais il va de soi que dès le début, pour moi, le Packraft était fondamentalement lié au vélo. Bien sûr certains diront que le vélo nécessite des routes, ou au moins des sentiers bien aménagés, que de fait il barre l’accès à nombre de rivières… et ils auront peut-être raison. Mais la mobilité que le vélo apporte, cette capacité de se déplacer sur de longues distances, de transporter plus de poids sans effort, de disparaitre dans la nature tout en étant capable, en quelques heures, de revenir trouver refuge ou juste du ravitaillement… ça ouvrait juste un large éventail de possibilités… et cette combinaison avait l’air parfaite pour une aventure prolongée en pleine nature. Mis ensembles, ce sentiment d’autonomie que le vélo et le packraft nous donnent, c’est aussi un profond sentiment de liberté auquel on a rarement goûté avant de s’y lancer soi-même.
Bien sûr j’ai eu ma part d’emmerdes avant de maîtriser l’engin. J’ai bien dû réussir à me retourner dans tous les sens avant d’arriver à pagayer avec confiance : apprendre à surfer sur de l’eau en perpétuel mouvement sans perdre son sang-froid n’est pas qu’une petite prouesse. Ça fait sûrement parti du process d’apprentissage habituel, mais en visualisant la scène avec un vélo sur la proue on s’imagine que je me suis fait de sacrées frayeurs plus d’une fois. En tout cas, après avoir trimbalé mon nouveau jouet à travers l’Europe pendant tout un été, j’ai senti (ou plutôt j’ai cru) que j’étais prêt pour un plus gros challenge. Et c’est à ce moment-là que me suis retrouvé, à nouveau, envouté pas la « Carretera Austral ».
Démarrée en 1976, la « Carretera Austral » est une route encore partiellement non revêtue qui ouvre l’accès aux communautés isolées, aux vallées, aux rivières et aux fjords du sud du Chili. Envisagée à l’origine comme un axe stratégique pour assurer le contrôle de l’état sur ces larges étendues, la « Carretera Austral » est aujourd’hui le type d’itinéraire que chaque cycliste devrait avoir en ligne de mire.
Les 1240km d’asphalte et de pistes nous mènent à travers des paysages d’une beauté insolente, de forêts luxuriantes à des pics enneigés, des cascades et des lagunes, une succession d’images qui suscitent un sentiment d’aventure comme seules des contrées sauvages peuvent le faire.
De nombreux glaciers jalonnent aussi la route, avec notamment le « Campo de hielo », l’une des plus grandes réserves d’eau douce de la planète. Bien sûr c’est là que je veux en venir : le sud du Chili est traversé de toutes parts par un réseau de lacs et de rivières, dont certains suivent le tracé de la « Carretera Austral », ce qui en fait une destination parfaite pour un petit trip en Bikeraft.
Partant de Puerto-Montt, une ville portuaire de taille moyenne relativement active située au nord de la Patagonie, la plupart des cyclistes choisissent d’avancer au rythme des quelques villages, boulangeries et campings croisés sur la route. Mais avec un Packraft accroché au guidon, il n’y a plus rien pour nous retenir à ce qu’il reste de civilisation. Parties de pèche, bivouac sur la plage, vivre comme un Pionero… c’est sans limites. De quelques heures passées à naviguer sur le Rio Yelcho à des descentes de plusieurs jours sur Rio Palena ou Rio Baker, on peut facilement cumuler plus de 350km de rivière tout en progressant tranquillement, à travers monts et marais, vers note destination : le petit village de Villa O’Higgins et ses airs de fin du monde.
Mais avant d’aller plus loin, il faut garder à l’esprit que le Packrafting n’est pas une activité tout à fait anodine. Une seconde d’inattention dans un petit rapide, ou même juste une bourrasque sur un lac, il n’en faut pas plus pour se retrouver la tête à l’envers dans l’eau glacée, avec les conséquences que ça pourrait avoir si on n’était pas préparé. Du coup, impossible d’imaginer s’y rendre sans un minimum d’équipement (gilet de flottaison, combinaison sèche, un casque pour les rapides…) et un minimum d’expérience. Partir solo doit aussi vous ramener à la raison dans la mesure où la faible couverture réseau et l’isolement des vallées pourrait transformer un incident mineur en cauchemar. Pour cette raison, je me suis limité à des rivières de classe I/II, sans regret.
Voila, j’espère que la vidéo suivante aura le mérite de vous inspirer. Et si c’est le cas ce sera un plaisir de vous y croiser la prochaine fois… puisque je suis à peu près sûr d’y retourner.
Bikerafting le long de la Carretera Austral de Puerto Montt à El Chalten, de l'autre côté de la frontière argentine. Section de La Junta à Río Mañihualues. Cliquez ici pour la série complète de vidéo.
Produits vedettes: Packraft: Alpacka Raft Caribou, Pagaie: Aquabound Manta Ray Hybrid
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